Contexte

Présentation du travail de thèse de Stéphanie Hasler : De Smart à Responsive, les enjeux de la planification urbaine à l’ère du numérique, Les expériences de Genève et Singapour.

EPFL - EDAR - CEAT - LASIG Sous la supervision de Jérôme Chenal (CEAT) et Marc Soutter (LASIG)
mer 14/11/2018 - 12:00 - mer 14/11/2018 - 14:00

 

Abstract

De smart à responsive

Urbanisation rapide, changement climatique, développement durable, épuisement des ressources, omniprésence d’Internet et de la téléphonie mobile ou encore le phénomène du big data sont autant d’enjeux qui défient la planification urbaine. Si les innovations technologiques ont permis de faciliter et d’accélérer le processus de planification, notamment en simplifiant les échanges, la collecte et l’analyse des données, les manières de faire et les instruments ont cependant peu évolué. Certes, la technologie a modifié la gestion urbaine en la rendant plus efficiente, produisant la smart city, où l’automatisation des systèmes optimise et régule les flux devant permettre une utilisation mesurée des ressources. Mais qu’en est-il de la planification ? Une ville intelligente implique une planification intelligente. L’est-elle vraiment ? La smart city et ses citoyens produisent une quantité massive de données qui appelle à de nouvelles formes de planification, plus réactives aux mutations et capables d’intégrer les données du terrain. Force est de constater que les habitants sont souvent laissés en marge du processus de planification alors qu’ils sont les principaux acteurs de la ville. La compréhension des pratiques et des dynamiques urbaines est une condition nécessaire pour planifier la ville durable. Les données, produites par les citoyens, permettent de comprendre les usages et les besoins.

Le modèle de la smart city a déjà atteint ses limites. La complexité des enjeux, les dynamiques sociales et urbaines, la multiplicité des acteurs en jeu, ou encore les innovations technologiques interrogent la manière de partager, produire et analyser l’information et le savoir, et donc du rôle que jouent les données et les citoyens dans ce contexte.Un nouveau modèle, la responsive city, émerge. Il propose de mettre le citoyen au centre d’un développement urbain réactif. Cette recherche mène une réflexion autour du système formé par lescitoyens, la ville (les urbanistes) et le numérique. En premier lieu, il s’agit d’identifier le rôle du citoyen dans la planification urbaine par l’étude détaillée d’outils de participation numériques. Puis, deux cas d’étude sont mobilisés pour étudier les implications de la technologie sur les pratiques de planification : Genève et Singapour. Une attention particulière est accordée aux mutations qui s’opèrent sous l’impulsion du numérique. La compréhension des enjeux, des données générées, des usages, des limites et des promesses de la participation numérique est mise en perspective dans la composante ville par une étude globale du processus de fabrique de la ville.

L’étude des outils de participation numériques et la comparaison des systèmes de planification de Genève et Singapour mettent en évidence les transformations du processus de production de la ville qui sont nécessaires pour répondre aux défis urbains contemporains. Les résultats montrent que les instruments de planification ne sont plus valables, que le rôle des urbanistes et celui des habitants sont en pleine mutation et, finalement, que pour garder le contrôle du développement territorial, la gouvernance urbaine se dirige vers des formes plus collaboratives et réactives. Cette thèse explore les limites des systèmes actuels, examine les opportunités qui se profilent avec le développement technologique, détecte les freins et les leviers qui empêchent ou encouragent le changement et formule des recommandations pour passer d’une ville smart à responsive

Mots-clés : Planification urbaine, participation numérique, digitalisation, outil numérique, civictech, SIG, technologies de l’information et de la communication (TIC),Smart City, Responsive City, données urbaines, data-driven, ville durable, Genève, Singapour

 

Prise de note

Le pad de la séance

 

Dans les médias

Toujours plus «cybercitoyens», les citadins souhaitent prendre part au développement de leur ville, notamment sur des plateformes participatives. Mais les services d'urbanisme du pays peinent encore à intégrer cette parole à la planification, essentiellement par manque de compétences numériques. Telle est la conclusion d'une thèse en architecture que Stéphanie Hasler vient de soutenir à l'EPFL. L'étude, De Smart à Responsive, les enjeux de la planification urbaine à l'ère numérique, a comparé les villes de Genève et Singapour,mégapole du continent asiatique reconnue comme smart city par excellenc
L'article parut dans le temps mardi m'amène à réagir pour alimenter le débat avec quelques éléments factuels qui ne m'empêcheront pas d'ironiser sur la comparaison entre la démocratie vécue à Singapour et à Genève... En effet, le temps de maturation d’une thèse a du mal à suivre les évolutions rapides des terrains d’étude et de mise en oeuvre... La participation citoyenne et son intégration dans les modes de "faire la ville" est au cœur de nos préoccupations et de nos réflexions tel que l'atteste les démarches ci-dessous (liste non exhaustive):
Thème(s)
Nature de la ressource
Territoire(s) concerné(s)