Le jeu vidéo comme levier d’éducation et de citoyenneté

 

Gaëtan Van Beek est, à la base, travailleur social passionné d’informatique et de jeux vidéo. Il a monté une structure appelée LESA, spécialisée dans l’éducation numérique, la formation et la réinsertion professionnelle des jeunes, notamment à travers l’usage des jeux vidéo.

Il réalise des ateliers pour jeunes de 12 à 25 ans dans différents contextes : maisons de quartier, programmes de réinsertion sociale, mandats pour des institutions (comme les HUG) ou pour des villes (comme Vernier), en utilisant la plateforme de jeu Minecraft.

Avec ces jeunes, des sites, des quartiers, des équipements publics ou encore des monuments (comme la cathédrale de Fribourg) ont été modélisés grâce aux possibilités qu’offre ce jeu. Les réalisations obtenues sont souvent impressionnantes : par exemple, la reconstitution du secteur des HUG ou de la cathédrale de Fribourg.

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Minecraft permet de mobiliser une tranche d’âge particulièrement difficile à impliquer dans les démarches de concertation. Dans l’expérience de Gaëtan Van Beek, les jeunes qui participent à ces ateliers commencent à porter un intérêt nouveau pour la ville telle qu’elle est, dès le moment où ils doivent l’observer pour la modéliser.

Si ces ateliers consistent souvent à modéliser l’existant, Minecraft peut aussi être utilisé de manière prospective, comme une sorte de « BIM agile » facilement appropriable – du moins, plus que les outils BIM traditionnels.

Dans le cadre d’études tests, on pourrait tout à fait imaginer un groupe de jeunes travaillant en parallèle des équipes d’experts, venant ensuite présenter son travail ou échanger avec elles : un effet de décalage stimulant.

De même, dans le cas d’une concertation sur un nouveau quartier, un groupe de jeunes pourrait avoir pour mission d’écouter les discussions en début de processus, puis de les traduire en “projet Minecraft” dans les semaines suivantes.

On dépeint souvent le jeu vidéo comme quelque chose qui éloigne de la réalité. Ici, c’est tout l’inverse : il permet aux jeunes d’y revenir, tout en plantant, au passage, quelques graines de citoyenneté.