Notes de voyage autour des civic-tech Jour 7- 25 septembre 2019

Alain Renk • 29 septembre 2019
dans le groupe Démarche Civic-Tech

Notes de voyage autour des civic-tech

Jour 7-  25 septembre 2019

10 jours de voyage. L’occasion de lancer une conversation avec la publication d’un court texte chaque jour sur le hub de l’atelier Civic-Tech du 3DD de Genève. 

Peut-on lier logiques start-up et revitalisation des villages ?  

  1. Nous avons rendez-vous avec le directeur d’un fond d’investissement à Shanghai qui prend des participations en premier round dans des entreprises technologiques qui vont des jeux vidéo à la santé, de l’agriculture bio à l’intelligence artificielle, du recrutement en ligne à l’éducation. D’après Mu Wei, notre partenaire architecte, la vision de cet investisseur au fait de l’entrepreneuriat chinois pourrait éclairer des projets innovants liant éducation, architecture et écologie ici en Chine. Nous sommes curieux, car si une civic-tech croise technologie et méthodes innovantes autour d’une ambition, la finalité première est d’intérêt général alors que dans le cas des start-ups la finalité première est financière. 
  2. Nous arrivons dans un parc de sièges sociaux d’entreprises innovantes.  Passé l’entrée avec bâtiments d’accueil bien dessiné qui ressemble à un temple contemporain avec une image très corporate, nous avons plutôt l’impression d’être dans un lotissement de maisons individuelles relativement arboré qui intègre un terrain de sport. L’investisseur gare sa Tesla rouge Ferrari derrière l’une d’elle et nous invite à rentrer. Le fond utilise les deux étages d’environ 80 m2 chacun, une dizaine de personne travaille ici et la société indique des bureaux à Shanghai, Pekin, Hong-Kong et Londres. 
  3. Ce type de lotissement pour des sièges sociaux d’entreprises innovantes ne semble pas spécifique à Shanghai car nous irons quelques jours plus tard sur le site d’un futur projet avec des plans pour réaliser le même modèle d’implantation d’entreprises innovantes à Wuxi à 40 minutes de Shanghai par le train rapide. Le contraste avec les immeubles de 30 étages est extrême et semble particulièrement recherché, probablement en raison du luxe qu’il y a à immobiliser ainsi du foncier dans des quartiers chers. Indéniablement, c’est assez inattendu et confortable. 
  4. Nous présentons les principes de l’urbanisme ouvert et la philosophie sous-jacente basée sur l’open source qui permet de développer des communautés de contributeurs autour d’une intention. L’enjeu est que le sujet dépasse le bénévolat ou la philanthropie mais puisse produire une économie de la contribution basée sur des services. Ce point intéresse particulièrement notre interlocuteur ainsi que l’exemple de l’open food fondation en raison des parts que notre interlocuteur possède dans une start-up des États-Unis qui travail dans ce secteur pour évaluer la qualité des produits bios. Nous essayons de recentrer vers le développement des territoires. 
  5. Notre interlocuteur confirme s’intéresser à l’amélioration d’un ou de villages en lien avec un projet de mise en valeur de ses collections personnelles d’œuvres d’art historiques telles que statues et panneaux d’écritures traditionnelles. Avoir « un concept » semble être absolument nécessaire comme si tout projet avait besoin de son marketing territorial. Comme nous l’avons souvent perçu dans les métropoles il faut donner un nom à un quartier qui peut être celui d’une marque, ou d’un pays, ou d’une technologie suivit de Valley... On voit la même chose en Europe et ailleurs. À la réflexion, les liens entre « le pitch » des start-ups pour éveiller l’intérêt des investisseurs et « les concepts » recherchés par les développeurs immobiliers sont en étroite resonances. Il faut convaincre de la future qualité d’une entreprise ou d’un espace qui n’existe pas encore. Le risque est d’investir plus en stratégie de communication que de programmation. 
  6. Le concept pour revitaliser des villages serait le suivant : créer un « musée non conventionnel » capable d’attirer le week-end les jeunes générations autour de pièces artistiques traditionnelles avec d’autres activités, et autour de cette innovation créer un ou des cafés librairies. Notre entretien continu avec la présentation par l’investisseur d’une petite architecture historique, pharmacie en bois datant de 2 siècles, qui pourrait être remontée au centre d’un village et devenir ainsi ce « lieu anti-musée » .
  7. Le début de la conversation reprenait les codes de la Silicon Valley. Nous avons par exemple eu la question de savoir qui étaient les 5 marques suisses de moins de 5 ans qui avaient été des réussites, comme si nous étions en train de chercher des fonds pour une start-up suisse. Nous avons bien évoqué un autre rapport au temps et le CERN où Tim Berner Lee a inventé le web mais évidemment c’est autre chose que les Baidu, Tercent et WeChat : des mega-société chinoises du type GAFAM. Je me permet de poser une question sur la logique du système économique (sans parler de la logique territoriale) qui assurerait la viabilité d’un musée innovant pour les jeunes générations dans un petit bâtiment de 50 m2 avec un ou deux commerce autour. La réponse est qu’il n’y aurait pas vraiment de logique économique, ce projet étant plutôt lié à des intérêts personnels de notre interlocuteur pour l’art ancien. Dommage, nous n’aurons pas le temps d’aller plus loin pour essayer de mieux lier les logiques start-up et développement territorial. Nous sommes certains qu’il y a des liens utiles à faire même si il faudra plutôt penser net-up que start-up pour des développements co-construits et cohérents.

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Thème(s)
Nature de la ressource
Territoire(s) concerné(s)