2017.12.11 - Les formations universitaires en urbanisme. Vers un nouveau gouvernement des corps (de métiers)? par Guillaume Faburel (Université Lyon 2). Guillaume Faburel rend compte de ses recherches, en France, relatives aux formations en urbanisme et à leur impensé socio-écologique. La conférence ouvre à une discussion à propos des formations en urbanisme en Suisse romande.

 

Participer

Lundi 11 décembre 2017 12 h 15 - 14 h 3DD espace de concertation 3, rue David Dufour, Genève.

L’entrée est libre, mais l’inscription obligatoire au moyen du formulaire ci-après : Rejoindre et participer

 

Documentation

 

Situation

La séance se passe sur le plateau du haut. Il y a environ 35 personnes assises en rang devant un bureau où est assis l'intervenant. Le public est composé d'étudiants, d'ex. étudiants, de chercheurs, de praticiens (notamment de l’Office Urbanisme) et des personnes de la société civile intéressé par le sujet.

L’intervenant est Guillaume Faburel - Professeur d'études urbaines

 

Verbatim

J'ai été formé en institution d'urbanisme et j'enseigne depuis 20 ans. Des évolutions sont à constater au vue des enjeux du devenir urbain.

Je travail sur les enjeux socio-écologique et les formes alternatives de démocratie, là où les imaginaires et les valeurs sont amené à être questionné.

Je pars du constat que de nombreuses villes ont mutées pour aller vers un statut de villes monde et je considère les impacts socio-écologique de cette évolution.

Les grilles pédagogiques et les formats pour travailler sur ce monde en pleine mutations sont à rechercher longtemps. J'observe que les formations sont statiques.

Les mondes de la pratique sont amenés dans une terminologie qui traduit un défaut de maitrise : Labile Agile Mutable, Ephémère.

Cette lexicographie des discours pratiques montre une recherche de résilience, qui renvoi à une instabilité.

Les enjeux sociologique politique écologique sont autrement posés. Les métiers sont amenés à faire évoluer leurs référentiels d'action. Les formations en urbanisme doivent donner les outils pour être sensible aux évolutions, pourtant il y a de la rigidité et peu d'évolution.

A l'échelle des 14 instituts d'urbanisme en France il y a des décalages avec les réalité de métier.

On observe avec une asymétrie entre l'enseignement et la pratique. Les enseignements ont évolués mais pas les référentiels de pratique.

Qu'est-ce qui a été manqué : Dans les années 50-70, l'urbanisme s'est constitué dans une perspective critique. Ensuite un tournant réflexif et capacitaire a agité le monde des métiers. La cause est triple :

1. Quelle est la cause ? La question de la légitimité disciplinaire. La légitimité est faite par les corpus, etc. Dans les années 70 l’urbanisme tourne autour de l'adossement aux carrières. Les différents textes de lois au 20eme siècle accentuent cela. Il y a une nécessité formé toujours plus de jeunes à l'urbanisme. Les instituts recrutent des praticiens. 40% des enseignants sont des praticiens. 30% dépendent de la commande public. Les pédagogies patinent. Il a fallut bâtir un champ de légitimation par la pratique et la professionnalisation : Ingénieurs en corps, architectes en ordre, urbanistes en scientifique (technico-scientifique). C’est l’apparition de l'Association de promotion pour l'enseignement et la recherche, des référentiels métiers apparaissent. Il a fallut durcir pour revendiquer la professionnalisation.

Pour former des professionnels, il a fallu recourir à une reconnaissance publique de ce que devrait être le champ disciplinaire de l'urbanisme.

2. Quel est la conséquence ? Ce n'est pas neutre pour les formations. Ce durcissement a eu des effets sur les professionnels, les programmes etc. Quelques choses va primer, c'est la question de l'outils et de l'instrument. Cela a conduit à une représentation instrumental de la pédagogie, à une torsion de la formation vers  : le processus et le management

Le Processus c'est comment faire de l'urbaniste un chef d'orchestre (ce que l'on retrouve beaucoup dans les formations. L'urbaniste en médiateur de la complexité).

On revendique la pluralité des disciplines de l'urbanisme. Le but est de manager des équipes pluriels et pluridisciplinaires

Il y a eu un tournant dans les pédagogies. Chacune des discipline va faire de l'instrument sa raison d'être (La sociologie fait des enquêtes, l’économie fait de la statistique, la géographie de la production environnementale)

Le processus de projet va singer de plus en plus la manière dont le projet est enseigné,.

3. Puisqu'il s'agit de former à la conduite de projet que-est-ce qui est à remarquer ? Ça répond à la recherche de débouché pour les étudiants. Ca produit des éloignement de l'intention initiales de l'urbanisme. Derrière, il y a le monde tel qu'il est avec le développement de la ville et l'actionnisme. L'univers et l'imaginaire derrière cette torsion sont ceux de la ville monde. Les urbaniste doivent être les acteurs d'une évolution fondamentale d'une ville mondialisé, néolibérale qui avec la culture, les festivités, la buccolisation, la patrimonialisation traduise la direction généralisation des agglomérations.

Il y a des courants de pensée qui profitent d'une culture de « je suis la pour me former rapidement au développement qui s'impose », c'est un régime bâtisseur avec une croyance productiviste. Il s'agit de faire des instituts d'urbanisme des outils politique . C'est-à-dire des acteurs formatifs pour fournir l'outillage technique juridique et humain à ce type de développement.

Pour quoi dans les institut d'urbanisme la question du périurbain n'est pas approché ? Parce que le périurbain sort de la volonté politique de développement. Il y a donc une disposition relative à ce type de réalité.

L'urbanisme universitaire est devenu un champ technique de formation spécialisé Dans les années 90 il y avait des corpus analytique et critique remarqué. C'est substitué à cela un couple processus, management, savoir faire.

La question est de savoir où est la perspective critique qui permette de nourrir l'un et l'autre.

Il existe 2 points d'accroche : On a affaire à une science du gouvernement avec une normation techno-scientifique (Foucault). Des organisations qui œuvres au conditionnement des conduites et détournent des perspective critique.

Il y a un changement dans le corpus de l'urbanisme. Où trouve-t-on une perspective critique ? sans même parler d'écologie etc. On a une forme de contingence qui a tout les atour d'une science du gouvernement. Elle ne font pas intervenir les savoir qui apporte une perspective critique.

Il y a une sélection qui s’opère, qui participe à la construction technique et normative.

Dernier point : Comment sortir de la science de gouvernement. Comment créer un parcours, une polarité ? Au bout du bout il y a au final un manquement qui est la conception de l'écologie. Celle-ci oblige à repenser la finitude. Les formations sont amenés à sortir des murs

Il y a des évolutions marginale qui montre que la question de l’anthropocène.

Les formations peuvent devenir des scène de controverses. Les formations peuvent devenir des lieux de disputes.

 

Échanges avec la salle

On observe à l'Office de l’Urbanisme (OU) un glissement . Quand vous parler de cette science de gouvernement, on observe des personnes qui singent les architectes et exécutent des projets en étant proche du gouvernement. Ca résonne.

La manière dont les praticiens questionnent l'évolution de leurs métiers. En France plein de question se posent. Comment se nourrir d'une diversité de sources. Il s'agit de déconstruire l'idée selon laquelle il y a une diversification des professionnalités. Les praticiens sont de plus en plus en réflexivité par rapport à leur travail. Donc c'est troublant que les formations soient figées. Il y a des questionnement interne au métier mais qui renvoie a des trajectoires personnelles. Qui donne du sens à la question de l'évolution des métiers. Cette évolution brouille les lignes de partages et reconsidère les clivages interne.

Je suis toucher par cette idée de la science gouvernemental. Dans le cadre de notre métier les valeurs sont importante. L'important dans le métier c'est de ne pas être une science gouvernemental. On court après la meilleur organisation possible mais cette question des valeurs est fondamental:

C'est marrant le clivage entre intérêt générale et des choses plus horizontal ressortait comme deux polarité axiologique . Les mutation urbaines posent la question du sens.

Autrefois il y avait une formation d'urbaniste à l'EPFL qui était une branche de l'architecture. L'évolution de l'enseignement se constitue à partir de la géographie. En parallèle la question de la forme devient moins importante. On se rapporte toujours à un territoire limité par les questions dimensionnels et environnementales. La question du lien entre architecture et urbanisme est super importante. On peut avoir des formations qui croisent ces disciplines.

Nous sommes conditionné à faire exactement la même chose qu'en France. Les français nous mettent dans le moule. On parle d'outils. On parle de processus. Ce n'est plus le projet ou l'analyse de la situation. L'outils nous sauverai. On est dans le même bateau.

Notre discipline a développé ses propres outils. On est venu avec notre corpus avec une solidité disciplinaire. Comme plus personne n'est vraiment dans son champ disciplinaire et bien on avance pas trop. La formation de base n'est pas assez solide. Aujourd'hui on a beaucoup de géographe qui font de l'analyse alors qu'on leur demande de faire du projet. Je voudrai que l'on soit complémentaire.

Comment on arrive a mettre bout a bout la somme des savoirs requis quand la finalité est d'embarquer l'ensemble de nos vie.

L'écologie nous apporte un autre rapport a ce qu'il faudrait savoir. Votre conception est celle des sciences de la modernité. Il faut réinterroger ces découpages. La question du fondement et de l'analyse critique. Dans la science gouvernement la discipline conditionne notre être au monde. Il faut s'ajuster sur la réalité des savoir et des connaissances.

On a compris la soif essentialiste, avec derrière l'idée d'une forme d'auto-gouvernement de la décroissance. Être essentialiste c'est merveilleux mais dans les 40 dernières années ont a pas eu grand chose de passionnant sur le foncier. Maintenant on arrive avec le commun et le collaboratif. Tous ça n'est pas simple. On aimerait jouer avec la décroissance. On a du mal à se remettre dans une réflexion fondamental. Une réflexion essentialiste sur la décroissance et l'auto-gouvernement c'est pas simple.

Nous éprouvons tous une forme de contrariété alors que les savoirs se sont auto-durci. D'autres forme de connaissance ont frappés à la porte. Derrière il y a une forme d'évolution anthropologique. Les urbanistes sont formé à la ville et maintenant se pose la question de nos propre représentation du commun

Je me pose la question de savoir si la ville est la bonne perspective. Vous avez effleuré le rapport entre le système de gouvernance et la gouvernance. Quand on parle de ville monde, cela pose la question de qu'est ce qu'habiter le monde aujourd'hui.

La question de l'aptitude urbaine a pansé les synergie. L'avenir de l'urbanité est en dehors de l'urbain. Il y a plus à apprendre que de l'urbain. Je crois que la tolérance à l'urbain (lové historiquement dans le développement industrielle) a généré le sécessionnisme ambiant (quitter l'urbain)

L'éducation est un marché qui conduit à des modèles car si elle est trop différente du voisin elle risque de ne pas être concurrentielle.

Les association corporatiste déterminent ce que doivent être un urbaniste

Nos formation vivent toutes à fabriquer et toujours dans une perspective croissantiste du monde. C'est une question que l'on ne peut se poser dans le boulot, c'est un tabou. Jamais personnes n'a oser dire est ce que c'est bien le bon objectif?

Revenir à la question du moment. La question du reflue ou du replie. Se replier ou être reclus. Physiquement on se met en retrait. C'est un phénomène central, les gens doivent se réapproprier, apprendre à se construire son habitat, son enveloppe. On est dans le projet où on s'auto constitue.

Ce que je vois, c'est qu'il y a des cartographies participative en France. Tout le territoire est mailler. Mais ce sont des gens au frange ou en retrait. On a une infra-politique invisibilisé.

Au bout du bout c'est la question de l'autonomie qui est posé. Une multitude qui est le peuple. On a pas la grille d'analyse. Ces institutions n'ont plus les moyens d'intervenir sur les territoires donc les institutions font de la veille.

D'un pont de vue urbain, je suis attentif aux écoles territorialiste italienne. Dans les pratiques d’auto-gouvernement. Dans une perspective polycentrique. On reconsidère un rapport de tempérance. De respect du milieu. Une autre géographie. La bioregion me semble intéressante. C'est une autre imaginaire du commun.

Il y un point commun avec les urban studies avec une échelle mezzo pour casser l'image de la ville.

Il y a des expériences mais quelles sont les alternatives?

 

Prises de note collaborative

http://urlz.fr/6fG3

Thème(s)
Nature de la ressource
Territoire(s) concerné(s)